“Agathe Max delivers a drone to keep the earth turning on its axis, with a keen and romantic sense of swing. Everything you need to have a good time” – Jonathan Kane.
Le Courrier, mars 2014, Roderic Mounir
Releases
by Ned Raggett
Agathe Max’s This Silver String makes for an often mysterious, sometimes even disturbing listen, at once elegant and unexpected. The “string” of the title refers neither to classical string instruments nor something like a guitar but both, with acoustic violin and electric guitar providing the basis of most of the tracks. However, neither one nor the other predominates, with the main instrument per song (or in each section of a song) often differing. There’s a sense at points of something from an older time coming through, as with the main violin melody starting “Ashes of Broken Furniture” combined with a bit of footstomping pace, but the shrieking background strings and overdubs adding some understated tape crumble scrabble and concluding chop-up fracture suggest something much more recent. Starting with a steady guitar loop of a few notes, the opening track –also the title song — later adds a quietly downbeat violin solo that floats away deep into the mix, further overdubbed against itself to create a gently lush if unsettled feeling. The result is less minimalist than simply minimal, though the core loop does provide a steady rhythm that’s slightly modified more with the passage of the song, while occasionally the violin parts become beautifully melodic moments or massed string sections. “Frederic,” in contrast, begins with strings full-on, developing into an all-around lushly nervous arrangement that turns further toward the near creepy as high parts swirl into a slow fadeaway around the beginning loop, which itself disappears into a low crumble of squalling, open-ended feedback that a slow, wheezing melody then plays over, leading into drones and what almost sounds like a distant, keening voice.
…491 / N° 145 [18]FÉVRIER 2009
Le voilà enfin, ce 1er album studio d’Agathe Max ! Après quelques CD-R d’enregistrements live, This Silver String (Xeric / Table of the Elements) sonnerait presque comme une consécration pour la violoniste lyonnaise : pensez donc, sortir un 1er album sur l’un des labels les plus arty/expérimental de la planète, se voir adouber par des personnalités musicales aussi fortes et importantes que Jonathan Kane… un sérieux coup de pouce pour la jeune femme dont le talent mérite bien plus qu’une reconnaissance locale de la part d’amateurs éclairés et bien informés.
Si l’on fait fi de toutes ces considérations extra- musicales dont, de toute façon, This Silver String n’a pas besoin pour attester d’une indéniable réussite artistique, nous avons tout simplement affaire à un bel album de musique instrumentale jouée au violon et avec quelques artifices (mises en boucle, dédoublement à l’octave, delay, distorsion, etc.). Un bel album et une très belle musique. En concert, Agathe Max joue parfois très fort, aime provoquer des raz de marée aussi bien physiques qu’émotionnels. Ce travail en studio est davantage axé sur des mélodies incroyables de justesse et de sensibilité, des mélodies cheminant autour d’un point d’équilibre que l’on pourrait définir comme la rencontre entre une certaine idée du minimalisme grinçant et répétitif et un folklore imaginaire se nourrissant d’instantanés, ces images fugaces qui pourtant laissent une impression vivace.
Alors que l’on écoute This Silver String, on peut donc y mettre beaucoup de choses venant directement de soi-même, des choses personnelles et introspectives, tout en se laissant porter par sa force émotionnelle : c’est ce qui explique que ce disque est à la fois si attachant et qu’il inspire une sorte de respect médusé. Sa beauté est fascinante, d’une envergure mystérieuse et donc majestueusement fragile.
Performances
http://www.gutsofdarkness.com/god/document.php?doc=769e5eeb5a8aeb0b9fec592767854f18
WEBZINE HEAVYMENTAL
La réponse est toute simple, je suis venu pour Agathe Max. La demoiselle entame son set à la voix, quelques pédales d’effet à ses pieds et une petite lampe qui l’éclaire de face tandis que les lumières rouges de la scène du Sonic la placent en contre-jour. Elle met en boucle, superpose, entasse, déforme, interrompt, ranime, mélange, extrait puis attrape son violon dont elle tire ces sons toujours aussi effrayants et leur fait suivre le même traitement qu’aux voix. Une trame répétitive est définitivement installée, reviendra sans cesse hanter une première partie de prestation qui s’étire sur la longueur sans effets secondaires indésirables -si faire de la musique minimalisme consiste à abolir le temps (dans le sens de continuum), le résultat obtenu par Agathe Max est de ce point de vue particulièrement spectaculaire.
De violentes interruptions du motif principal me ramènent parfois un peu plus à la réalité, surtout lorsque le son devient très fort et les stridences magnifiquement insupportables. Je suis plongé dans une espèce d’hébétude débarrassée de tout complexe idiot, je me laisse porter et j’ai à peine le temps de remarquer qu’Agathe Max a repris son micro ou se penche parfois pour modifier les réglages de ses pédales. Puis elle prend une lampe de poche, fait la circulation aérienne autour d’elle, aveugle une partie du public. Durant toute cette première partie elle n’aura eu de cesse de développer ses sons, restant maîtresse d’un processus qui ne semble à aucun moment lui échapper, décidant dans cette marée de sensations sonores ce qui doit être et ce qui ne doit plus être : la musique s’interrompt brutalement alors que la machine à émotions aurait pu continuer pendant encore longtemps. Un second et dernier petit titre et c’est la fin, un peu de promotion pour le CD qui vient tout juste de paraître sur Angry Ballerina records et dont je vais me faire un plaisir de reparler très bientôt.
“GIRLS ARE BACK IN TOWN” (SAVAGES) : Nous on aimerait bien voir plus de filles comme celle-là !
L’Uto’ Pitre nous offre toujours de belles surprises. Hier soir parmi les 3 concerts proposés, une seule fille qui ouvrait la soirée avec sa guitare… électrique.
Après avoir discuté un peu avec elle à la fin du concert puis avoir fouiné un peu sur la toile, ben on s’aperçoit qu’en plus d’avoir plus d’une corde à son arc, elle participe à de nombreuses collaborations dans des milieux très divers.
Française exilée en Angleterre, elle est d’abord et avant tout violoniste. Elle évolue dans un milieu plutôt underground mais ne se fixe pas vraiment de cadre. Elle le dit elle-même, l’important c’est de faire sa musique et de la partager avec les spectateurs.
Côté musique, il est toujours difficile de déterminer un style, de ranger quelqu’un dans une case. Ce qu’on peut dire c’est qu’elle cite des groupes comme CAN (krautrock), Sonic Youth où encore My Bloody Valentine, des inspirations très variées donc, mais qui restent dans des mouvances si ce n’est confidentielles, on dira d’initiés.
Sur scène son style qualifié d’expérimental, parfois revendiqué de l’univers noïse, vous happe d’entrée. Formée en école d’Art, on sent qu’elle maîtrise le fond et la forme. Elle a l’élégance de sa musique, une certaine beauté glaciale qui participe à vous captiver immédiatement.
Son premier disque était édité chez Xéric, label où l’on retrouve notamment John Cale et il est vrai que l’on se plaît parfois à songer au Velvet Underground l’espace d’un instant. Elle joue sur les loop et les différents effets permis grâce aux différentes pédales pour créer un univers qui vous envoûte intégralement. C’est le genre de musique où il faut se laisser porter sous peine de ne jamais ressentir d’émotions : le lâcher prise comme disent les artistes circassiens.
Passé le moment de l’écoute, à discuter avec elle, on s’aperçoit que c’est une personne abordable et chaleureuse. Passionnée et entière, d’une grande simplicité, très lucide sur son métier et sa position d’artiste. C’est toujours très agréable de rencontrer des personnes comme elle : terrienne et lumineuse pratiquant une musique obscure et éthérée, un savant jeu de contrastes.
Alors si vous ne connaissez pas Agathe Max, c’est le moment.